Beaucoup se plaignaient du président Alassane Ouattara du fait qu’il ne dirige qu’avec ses hommes depuis qu’il est au pouvoir. Le cas du gendarme déserteur Koukougnon Chris Yvon alias Johnny Patcheko vient lui donner pleinement raison.
Jadis, grand pourfendeur du président Alassane Ouattara dont il disait pis que pendre en le traitant de tous les noms d’oiseaux, Koukougnon Chris Yvon alias Johnny Patcheko, avait fini par rallier le Rhdp. C’est ainsi qu’il était rentré en Côte d’Ivoire sans problème, les autorités lui ayant accordé leur pardon comme prime à son ralliement. Subséquemment, les cadres et responsables de la coalition présidentielle, notamment, la direction du parti lui avait déroulé le tapis rouge, le portant aux nues. Il était alors comme une mascotte avec qui chacun voulait se montrer et faisait des selfies. C’était pour l’ancien gendarme déserteur un vrai retour en grâce, après la période des bisbilles qui avaient fini par faire de Johnny Patcheko le détracteur le plus redouté du pouvoir Ouattara. Et l’intéressé s’en enorgueillissait. Mais, il a finalement trouvé son chemin de Damas un de ces jours et est devenu lui aussi un ADOrateur zélé qui faisait la fierté du camp Ouattara qui le présentait comme un « trophée de guerre ». Puis, badadoum, sans que l’on en sache les vraies raisons, l’ex-chouchou a repris du service. Il a recommencé à taper sur le RHDP dont il « canarde » les cadres et responsables sans la moindre pitié. Oubliant qu’il n’y a pas très longtemps, il était encore dans les bonnes grâces de ce parti qui lui allouait, selon ses propres révélations, la somme d’un million par mois.
Dès lors, le constat que fait l’observateur de la scène politique nationale tombe sous le sens : Alassane Ouattara a donc raison de ne gouverner qu’avec ses hommes, ses fidèles lieutenants, ceux avec qui il a bravé l’adversité au temps de braise et de plomb qui a marqué la marche vers le pouvoir. Johnny Patcheko à qui il a ouvert ses bras et son cœur alors que celui-ci ne s’était guère privé de le traîner dans la boue, dans une autre vie, ne peut pas dire le contraire. Tout comme certains de ses opposants à qui il a accordé son pardon en ne trouvant pas à redire à leur retour en Côte d’Ivoire. Et pourtant, beaucoup parmi eux continuent à lui manifester une hostilité qu’aurait pu édulcorer la magnanimité dont le successeur de Laurent Gbagbo a fait montre à leur égard. Le cas de Damana Pickass est illustratif de cette occurrence. N’est-il pas l’adversaire le plus « enragé » du président du RHDP ?
Alors que, pour avoir été celui-là même qui a fourni l’élément déclencheur de la crise postélectorale, Damana Adia Pickass aurait mérité un « traitement spécial ». Mais, Alassane Ouattara lui a pardonné. Cependant, il semble n’éprouver aucune gratitude pour ce dernier qu’il continue de vouer aux gémonies. Comme l’attestent les propos qu’il tient chaque fois qu’il en a l’occasion. N’a-t-il pas, dès son retour d’exil, soutenu que c’est son mentor Laurent Gbagbo qui a remporté l’élection présidentielle d’octobre 2010 ? Sans oublier les autres déclarations de nature à susciter des troubles à l’ordre public. Toute chose qui lui a valu d’être entendu par la Police qui l’a invité à mettre la pédale douce.
En tout état de cause, il est certain que si les adversaires du président Alassane Ouattara ont rangé les armes, en revanche, leur haine n’a pas pris une ride. Ils attendent la moindre occasion pour laisser libre cours à celle-ci. Comme on en a la preuve, ces derniers jours, avec Johnny Patcheko qui se défoule sur ses anciens amis Houphouëtistes qui ont été assez naïfs pour croire que leur adversaire pouvait changer sa nature. Las !
Franck ETTIEN