L’Organisation Inter Africaine du Café (OIAC) a lancé, dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, les festivités marquant la deuxième édition de la Journée Internationale du Café le mardi 27 septembre 2022 autour du programme » Boire le Café Africain Construit l’Afrique ».
Intervenant, Jean-Louis Ekra, membre du Conseil d’Administration du Groupe britannique Globeleq, mentor de l’Organisation Inter Africaine du Café (OIAC) a expliqué que la production du café est essentielle dans la stratégie globale de transformation de nos pays en Afrique Sub-saharienne. Etant entendu que 60% des populations des pays producteurs de café proviennent des zones où le café est cultivé.
La filière est donc particulièrement importante dans la mesure où le secteur soutient environ 33 millions de familles de producteurs et contribue ainsi à la réduction de la pauvreté.
Selon lui, l’Afrique exporte environ 12 millions de sacs de café vert, c’est-à-dire les 2/3 de sa production et importe l’équivalent de 6 millions de sacs en produits finis (cafés torréfiés et solubles ou instantanés), c’est-à-dire 1/3 de sa production pour sa consommation.
Il a fait remarquer que les pays Africains producteurs sont engagés dans des politiques favorables au développement de la filière, notamment la recherche de débouchés locaux pour leur café vert, par la promotion de la transformation et de la consommation intérieures. L’OIAC, quant à elle, s’est engagée dans des négociations avec pour la mise en place de l’African Coffee Facility (Fonds du Café Africain) afin de permettre aux producteurs Africains de café de faire face, entre autres, aux défis de l’accès au crédit. Par ailleurs, des études sont en cours pour trouver des solutions à l’ensemble des défis de la filière.
À en croire le mentor de l’OIAC, au nombre des solutions et actions à entreprendre pour ajouter de la valeur au café et améliorer les niveaux de transformation et de consommation intérieures dans les pays producteurs Africains, l’OIAC a élaboré une nouvelle stratégie dénommé DACBA/BOCA (Drink Africa Coffee Build Africa / Boire le Café Africain Construit l’Afrique) qui consiste principalement à organiser des campagnes de dégustation du café local dans les Universités et Grandes écoles, les Districts, les Régions et les Mairies.
La jeunesse dans sa grande majorité et les étudiants, ainsi que les employés et ouvriers, sont les consommateurs potentiels, donc les clients de demain. Ils doivent donc être les cibles des actions de promotion de la consommation de café. Ainsi, le choix porté sur l’Université Félix Houphouët Boigny pour l’organisation de cette édition se justifie.
Ekra s’est saisi de l’occasion pour lancer un appel à la jeunesse et principalement aux étudiants pour appuyer les stratégies nationales et régionales en vue de la relance et de l’institution de la culture de transformation et de consommation intérieures du café en Afrique, pour ajouter de la valeur à toute la chaîne de valeur du café africain et contribuer au PIB des pays producteurs.
»La présente tribune m’offre, en tant que mentor de l’OIAC, l’opportunité de lancer un appel pressant à tous les Gouvernements des pays membres, à s’engager fermement à l’implémentation de l’initiative DACBA/BOCA (Drink Africa Coffee Build Africa/Boire le Café Africain Construit l’Afrique) pour que vive le « café maintenant et toujours » a-t-il déclaré.
Pour celui qui fait de la promotion du café local son cheval de bataille, Solomon Rutega, Secrétaire Général de l’OIAC, a rappelé d’entrée que cette journée est célébrée chaque année en reconnaissance du service dévoué et du travail acharné de tous les acteurs de la chaîne de valeur du café qui comprend nos agriculteurs, transformateurs, exportateurs, importateurs, torréfacteurs, propriétaires et amateurs de café. Selon lui, l’Afrique doit exploiter pleinement les opportunités existantes en transformant la chaîne de valeur du café africain, surtout au regard sa population qui est l’une des populations les plus jeunes du monde, avec environ 70 % de 1,3 milliard de personnes âgées de moins de 35 ans.
» Et ce dans le cadre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA) en promouvant la consommation intérieure de café afin d’améliorer les revenus et les moyens de subsistance des producteurs de café africains, en particulier la future génération de jeunes et de femmes. » a-t-il expliqué.
Pour M. Rutega, malgré les perturbations mondiales qui ont exacerbé les nombreuses contraintes structurelles et les défis auxquels est confronté le secteur du café en Afrique, l’OIAC reste optimiste. » L’industrie est sur la voie de la reprise et les tendances de la consommation de café sur le continent africain sont en croissance avec une population jeune et éclairée. Le nombre croissant de cafés et autres points de vente au détail servant différents mélanges de café dans plusieurs villes africaines est très encourageant. » a-t-il dit.
La mission confiée par les pays membres à l’OIAC à sa création le 7 décembre 1960 à Antananarivo, à Madagascar, c’est d’étudier et relever en commun, l’ensemble des défis du café africain, notamment sa production, son conditionnement, sa transformation, sa commercialisation et sa consommation, de façon à assurer une harmonie souhaitable entre le rythme d’écoulement de la production et le niveau optimum des prix de vente en vue d’ajouter de la valeur à toute la chaîne de valeur du café africain.
Serge NDRIN (Lu sur abidjan.net)