La ville de Man a abrité le lundi 06 février 2023, la célébration de la journée mondiale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF). Pour cette célébration, la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré a placé la jeunesse au cœur de la lutte. Elle a appelé les jeunes à plus de responsabilités et d’engagement pour mettre fin à cette pratique.
L’ambiance était particulière à Man à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF). En effet, les acteurs engagés dans la lutte contre les MGF et la population se sont mobilisés pour prendre d’assaut la cour de la Préfecture pour dire « NON » aux MGF.
Dans le cadre de cette célébration, la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré a exhorté la jeunesse à s’investir davantage dans la lutte contre cette pratique. Cette année étant décrétée comme celle de la jeunesse par le Chef de l’État, la ministre entend placer les jeunes au cœur de cette lutte. << Nous estimons qu’il est indéniable de mettre la jeunesse au cœur de cette lutte contre les Mutilations Génitales Féminines, parce qu’ils ont la capacité de faire bouger les lignes. Nous sommes convaincus que le talent et l’énergie des jeunes sont une chance pour le développement de la Côte d’Ivoire >>, a-t-elle souligné.
La ministre Nassénéba Touré a également affiché son optimisme pour le succès de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre les MGF. Selon elle, de plus en plus d’hommes, de jeunes, de leaders communautaires, de religieux, sont favorables pour l’abandon de l’excision. En outre, la ministre a souhaité encourager les exciseuses qui ont décidé d’arrêter totalement cette pratique. Aux Chefs traditionnels et aux Religieux, elle a demandé de prendre leurs bâtons de pèlerin contre cette pratique.
Pour sa part, Doumbia Yacouba, responsable des programmes à ONU Femmes Côte d’Ivoire, a réitéré la disponibilité de l’institution Onusienne à toujours accompagner le Gouvernement pour la protection et l’épanouissement des femmes. Elle a aussi mentionné les avancées enregistrées par le pays dans la lutte contre ce phénomène.
La ministre Nassénéba Touré ayant demandé l’implication des chefs et des Religieux dans la lutte contre les MGF, Yaké Raphaël, porte-parole du chef central Gueu Pascal, a rassuré les autorités de leur implication dans ce combat. Il a ajouté qu’ils se mettent à leur disposition pour mener à bien cette lutte dans l’intérêt de tous.
Au cours de cette cérémonie, 28 femmes victimes des MGF ont reçu un chèque de 100.000 F CFA chacune soit au total 2.800.000 F CFA. Cette dotation va leur permettre de mener des activités génératrices de revenus.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en Afrique, 91,5 millions de femmes et de filles de plus de 9 ans vivent actuellement avec les conséquences des Mutilations Génitales Féminines. En Côte d’Ivoire, la forme la plus pratiquée est l’excision dont 36,7 % de femmes sont victimes, avec 10 % de filles de moins de 14 ans.
Toutefois, des avancées notables dans la lutte contre les MGF ont été enregistrées en Côte d’Ivoire. L’annuaire statistique du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, indique que sur 6 040 cas de Violences Basés sur le Genre (VBG) enregistrés en 2021, 26 cas de Mutilations génitales féminines (MGF) sont signalés, soit 0,42 %. Aussi, entre 2020 et 2021, les cas de MGF pris en charge sont passés de 13 à 26.
Fernand Appia (MFFE)