Le conflit qui éclaté entre la Russie et l’Ukraine, en raison de la volonté du dernier pays cité de rejoindre l’Organisation du traité nord-atlantique (Otan), est en passe de gagner ses voisins. En effet la Finlande et la Suède ont marqué leur volonté d’adhérer à l’organisation dont le leader se trouve être les Etats-Unis.
Les gouvernements suédois et finlandais, qui veulent entrer de concert dans l’Otan, ont affiché le dimanche une coordination presque parfaite. À la mi-journée, un projet d’adhésion a été présenté à Helsinki par l’exécutif. Lors d’une conférence de presse retransmise en direct, le président finlandais Sauli Niinistö a déclaré qu’il s’agissait d’un «jour historique», d’une «nouvelle ère qui s’ouvre».
Ce document pourrait être approuvé dès ce lundi au Parlement, où la large majorité dont bénéficie la première ministre sociale-démocrate Sanna Marin ne laisse aucun doute sur l’issue du scrutin. À Stockholm, quelques heures plus tard, le parti social-démocrate au pouvoir annonçait lui aussi sa volonté de voir le royaume nordique entrer dans l’Otan, à la réserve près qu’il ne veut pas de base permanente ou d’armes nucléaires sur le territoire national. Pour la première ministre, Madgalena Andersson, c’est ce qui peut garantir au mieux «la sécurité du peuple suédois», alors que des actions russes «dans le voisinage immédiat de la Suède» ne sont pas exclues.
Ces décisions n’ont rien de surprenant. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les opinions traditionnellement hostiles à l’Otan en Suède et en Finlande se sont retournées (48 % de pro-Otan en Suède, 76 % en Finlande), et ces pays ont été parmi les premiers à envoyer des armes au gouvernement de Volodymyr Zelensky. Les sociaux-démocrates suédois, pour entériner et expliciter leur ralliement express à l’Alliance atlantique, ont organisé trois débats nationaux avec leurs militants. En Finlande, un rapport gouvernemental évaluant les conséquences d’une adhésion à l’Otan avait été achevé dès le 13 avril, puis examiné par les parlementaires.
Ludo A avec Le Figaro.fr