Le 22 novembre dernier, un airbus A319 de la compagnie aérienne de Côte d’Ivoire avait été bloqué au Mali. L’information avait fait grand bruit dans la presse locale et internationale. Un peu plus de deux mois plus tard, l’auteur de ce blocage vient de tenter une autre action contre l’Etat ivoirien.
L’homme d’affaires malien, Oumar Diawara, a tenté une saisie-attribution des comptes de la Côte d’Ivoire à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Selon les informations dont dispose Adjuwa.net, le businessman malien était accompagné de deux huissiers qui ont déposé les actes à la BCEAO. Sa requête est fondée sur un jugement rendu par la Cour Commune de Justice de la CEDEAO octobre 2021.
Oumar Diawara poursuit la Cote d’Ivoire depuis plus de 4 ans dans une affaire concernant la société Perl Invest, une filiale de la banque BNI Gestion. D’après l’homme d’affaires, il aurait « acquis Perl Invest et son foncier de 96 hectares avec des fonds provenant de Bni banque en prêt pour la somme de 1.093 milliard en plus du passif à Bgfi pour 15 milliards de FCFA ». Mais après avoir vérifié les volumes vendus, il se rend compte qu’au lieu de 96, il n’y a en réalité que 48 hectares.
« La différence n’a jamais existé car après ma plainte contre la Bni Gestion et sa directrice, j’ai compris que je venais de me faire avoir par le détournement de 8 milliards qui correspondaient aux 48 hectares manquants » indique Oumar Diawara.
Ne trouvant pas gain de cause auprès de la justice ivoirienne, l’homme se tourne alors vers la Cour de justice de la CEDEAO. Cette cour tranche en sa faveur et ordonne que lui soit réattribué près de « 50 hectares de terrains confisqués en 2020 sur décision du tribunal de première instance d’Abidjan ». Il ordonne que lui sera versé, en outre, à titre de dédommagement et intérêt une somme de plus de deux millions de dollars US selon l’ordonnance de ladite Cour. Mais la justice ivoirienne refuse de s’exécuter et prononce un jugement condamnant Oumar Diawara à 20 ans de prison pour complicité d’abus de biens sociaux et de blanchiment.
Notons que cette tentative de l’homme d’affaires est la troisième. En effet, Oumar Diawara a déjà exercé, à deux reprises, une saisie conservatoire contre un appareil d’Air Côte d’Ivoire à Bamako et à Conakry.
Jean-Marc G.