Depuis quelques semaines, les attaques contre des éleveurs se sont multipliées dans certaines zones du nord de la Côte d’Ivoire. Les populations croient avoir affaire aux terroristes.
Il y a quelques semaines, les peuhls éleveurs vivant A Napié-Kiémou, localités du Nord de la Côte d’Ivoire, dans la région du Tchologo, ont été attaqués, attachés par des individus armés non identifiés.
Les agresseurs se sont emparés de plusieurs bêtes qu’ils ont transportées à l’aide de camions. Néou Lassina Siélé, Président de l’ONG Action pour la Défense des Droits des Eleveurs et Cultivateurs (ADDEC), s’est rendu sur les lieux. « Nous sommes convaincus que ces attaques ont pour objectif de permettre à ces individus de se ravitailler en vivre. Sinon comment comprendre qu’ils viennent nuitamment avec des camions. Ils attachent les peulhs et s’emparent de leurs bêtes pour disparaitre » ? s’interroge-t-il.
Pour Cissé Borry, Président de la Communauté peulh, ces attaques se sont multipliées ces temps-ci dans la zone : « On ne comprend pas. Nos bêtes sont emportées. Il ne s’agit pas de conflits agriculteurs-peulhs. Le mal est profond parce que ce sont de véritables spécialistes bien armés à la recherche des vivres. Et c’est toujours avec des véhicules qu’ils viennent emporter les bêtes pour disparaitre. C’est inquiétant », se plaint-il.
Après leur forfait, les agresseurs ont laissé derrière eux, un Képi. Dans la cour des victimes, une moto abandonnée, la porte de la case totalement décapée.
A entendre les victimes et à voir les quelques indices laissés sur place par les agresseurs, beaucoup pensent que ce sont les terroristes qui se ravitaillent ainsi.
Les victimes ont porté plainte contre ces agresseurs. Ils appellent de tout leur vœu, les autorités compétentes pour que justice soit rendue.
Il y a lieu de rappeler que dans la nuit du 7 juin 2021, la localité de Tougbo, une ville située au Nord-Est de la Côte d’Ivoire et appartenant au département de Bouna, dans la Région du Zanzan, avait été attaquée. Un mois plus tôt, des individus armés avaient également envahi la localité de Bolé, toujours dans la région du Zanzan et accusé des personnes d’être des informateurs des forces de sécurité nationales. Fin mars, une position des forces armées ivoiriennes à Kafolo, une localité d’environ deux mille habitants, située près de la frontière avec le Burkina. Puis, un poste de gendarmerie à Kolobougou, toujours frontière avec le Burkina Fasso, cible d’attaques armées.
Fatime Souamée, Correspondante Régionale