Le retour en politique du ministre Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, semble avoir mis son ainé, Augustin Thiam, ministre, gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, au cœur de l’actualité. Ainsi, beaucoup lui prêtent diverses intentions dont la plus récurrente est qu’il ferait le jeu de son cadet tout en étant au RHDP. A quoi l’intéressé a décidé de répondre. Vertement.
Le moins que l’on puisse dire du ministre, gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, Augustin Thiam, c’est qu’il n’a pas sa langue dans sa poche et a la faiblesse d’appeler un chat un chat. Un trait de caractère qui en fait un personnage à la fois respecté et redouté. Il l’a encore démontré, hier mardi 25 juin 2024, lorsqu’il a voulu se prononcer, enfin, sur les intentions que les uns et les autres lui prêtent depuis que son cadet, le ministre Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, est revenu dans l’arène politique de manière officielle en prenant la succession de l’ancien leader du vieux parti, Henri Konan Bédié. Augustin Thiam est d’abord revenu sur sa relation avec le président Alassane Ouattara.
« En 2002, c’est moi qui ai démarché et offert mes services au président Alassane Ouattara. C’était à un moment critique de l’histoire de notre pays. Sa résidence venait d’être passée par le feu. Et il m’a reçu, au Golf hôtel, en compagnie du ministre Marcel Amon-Tanoh qui se trouve être mon cousin, mon ami, mon frère. J’avais demandé à Marcel de me conduire au président Ouattara. Nous étions trois. Le président sait ce que je lui ai exactement dit. Et à quoi je m’étais engagé vis-à-vis de lui. Mais, pour l’essentiel, je rappellerais que j’estimais qu’il était le meilleur choix pour poursuivre l’œuvre du président Felix Houphouët-Boigny. D’ailleurs au regard de son bilan que je trouve élogieux, je pense que je ne me suis pas trompé », a-t-il introduit.
Puis, sans transition, il a fait un sort à la question de ceux qui font répandre le bruit qu’il serait sous la pression de sa famille biologique pour rejoindre son cadet Tidjane Thiam. « Je voudrais tout de suite dire à ceux qui font courir ce bruit qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent, parce que dans notre famille, on ne parle pratiquement jamais de politique, de même, on ne parle pas d’argent. Nos parents nous ont éduqués dans une grande liberté d’expression et dans le respect des opinions de tous.
Partant, mes frères et sœurs m’ont clairement laissé entendre qu’ils respectaient ma position et que j’étais libre de faire ce que je veux. Alors, de quelle pression parle-t-on ? A la vérité, je n’ai aucune pression d’un quelconque membre de ma famille biologique, restreinte ou élargie et je ne subis aucune intimidation », a-t-il clarifié.
Le ministre, gouverneur a ensuite parlé de l’éventualité de la candidature du président du RHDP en 2025. Selon lui, il est d’abord Alassaniste. En tant que tel, ce qui lui importe, c’est la défense de l’image du président de la République, mais aussi la manière dont ce dernier va sortir de la scène politique pour rentrer dans l’Histoire du pays et du monde. Il souhaiterait de tout son cœur que ce soit par le haut. Cependant, pour ce qui concerne un autre mandat en 2025, il a donné sa position au mentor des Houphouétistes et celui-ci sait ce qu’il en pense. Cela lui suffit. Ce faisant, en l’espèce, il n’a de comptes à rendre à personne. « Je pense honnêtement qu’il y a trois personnes qui ont construit ce pays. Ce sont Felix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, dans une moindre mesure, et Alassane Ouattara. Il n’y a aucun débat là-dessus. Même ceux qui ne les aiment pas sont obligés de le reconnaitre. Le président Felix Houphouët-Boigny conseillait à chaque Ivoirien de se poser cette question : Ai-je fait, bien fait ce que je dois pour mon pays ? ». La réponse que SEM le président Alassane Ouattara pourrait donner, c’est tout simplement « oui ». A partir de là, je crois que le président du RHDP n’a plus rien à prouver. C’est mon avis », a tranché Augustin Thiam.
Chris Monsékéla