La junte militaire malienne, en veut terriblement à la Côte d’Ivoire depuis son putsch contre le pouvoir démocratiquement élu dirigé par feu le Président Ibrahim Boubacar KEITA. Ce coup de force a été dénoncé par la CEDEAO et la communauté internationale. Le Mali est alors exclu des instances de la communauté sous régionale et frappé par des sanctions économiques suite à son refus de suivre et d’appliquer les recommandations de la CEDEAO qui a ordonné un calendrier à l’effet d’un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable.
En effet, depuis la mise sous embargo du Mali, la junte militaire ne cesse de vilipender la Côte d’Ivoire et d’accuser continuellement son Président de tous les péchés d’Israël et surtout d’être à l’origine des sanctions à lui infligées. Nous constatons des provocations qui riment souvent à l’incident diplomatique. Or, la Côte d’Ivoire fut l’un des premiers pays qui a volé au secours du peuple frère du Mali depuis le coup d’état militaire de SANOGO Haya Amadou en 2012. Elle ne cesse d’aider le Mali à sortir de cette crise afin de faire un retour harmonieux à l’ordre constitutionnel.
L’outrecuidance de la junte militaire continue d’exacerber, d’altérer les relations entre les deux pays. Elle vient de mettre à l’arrêt ce dimanche 10 juillet 2022 49 soldats ivoiriens envoyés en mission pour le compte de la Mission des Nations Unis au Mali (MINUSMA) en les accusant de mercenaires contre son régime dictatorial.
Au regard de tous ces faits, l’on pourrait se demander quelles sont les intentions de la junte militaire eu égard à la présence des forces étrangères sur le sol malien ? Cherche-t-elle une occasion pour mettre fin à l’activité du contingent allemand en charge de la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services (SAS) auprès duquel sont détachés les 49 soldats arrêtés et ce au profit de WAGNER ?
Le populisme dont le régime est passé maître dans l’art est servi à longueur de journée aux populations dans le seul but de se maintenir longtemps au pouvoir avec l’aide de la société de sécurité russe WAGNER qui trace les sillons de l’arrivée prochaine de la Russie en Afrique.
Le gouvernement ivoirien a pris acte des provocations répétées de la junte, et préfère gérer sans passion ni émotion les écarts afin de sauvegarder les bonnes relations bilatérales qui ont toujours prévalues entre les deux peuples. En revanche le mutisme du gouvernement ivoirien après les déclarations du porte-parole du régime de la junte militaire est à déplorer. Il a le devoir d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur la situation qui prévaut.
Idriss DAGNOGO