L’une des raisons principales du coup d’Etat militaire selon la junte militaire dirigée par Assimi GOÏTA contre le pouvoir IBK démocratiquement élu est son incapacité conjuguée à celle des forces internationales à bouter hors du mali les groupes djihadistes qui pullulent au nord de son territoire. Aujourd’hui force est de constater que la situation est loin d’être maîtrisée, même avec l’arrivée de la société de sécurité WAGNER qui est par ailleurs préférée par le pouvoir de la junte au détriment des autres forces internationales. En effet elle use subtilement de stratagèmes populistes pour justifier le coup d’Etat et de son maintien au pouvoir. Le populisme semble avoir un impact sur la forfaiture en cours.
En effet, il faut noter que le populisme commence toujours par l’utopie d’une société, et finit par le cauchemar soudain d’une régression générale dans la violence d’un seul, chef et ses affidés accaparant les pouvoirs, substituant la propagande à la vérité et la force à la morale.
Dans le renforcement et la vulgarisation de la fibre populiste, la junte s’enorgueillit avec l’arrestation de 49 militaires ivoiriens qu’elle accuse de Mercenaires à la solde de la France pour déstabiliser son pouvoir. Il faut noter qu’elle a rompu toutes relations diplomatiques et militaires avec la France qui était l’un des premiers pays sur le théâtre des opérations militaires lorsque les djihadistes étaient en pleine expansion et en phase de prendre la capitale Bamako. Cette arrestation et détention injuste, inique des soldats ivoiriens discrédite la junte militaire et risque de causer au peuple malien d’énormes difficultés socio-économiques eu égard à sa dépendance économico-énergétique à la Côte d’ivoire. Nous sommes sans ignorer que les désordres populistes causent des dégâts économiques.
Après des déclarations erronées et désordonnées relatives à l’arrestation des soldats ivoiriens, l’heure est au regret. Comment sortir la tête haute de cet incident diplomatique ? La carte à jouer est donc de passer soit par la facilitation d’un pays tiers notamment le Togo pour engager des pourparlers diplomatiques, soit par voie judiciaire dont le verdict est déjà connu et à posteriori faire montre de son respect des lois républicaines qu’elle a oubliées tout de go les avoir spoliées par un coup de force.
Les analyses montrent que tous les dirigeants populistes s’autodétruisent après quelques années passées au pouvoir. Leur passage au pouvoir endommage généralement l’activité économique et que les dommages provoqués s’avèrent massifs et durables. Généralement ils promettent d’améliorer le sort du peuple or en réalité ils l’asphyxient économiquement et socialement.
Que se passe-t-il quand les impasses et les ruptures structurelles provoquées par l’échec de la gouvernance populiste engendrent une conjoncture socio-économique capable d’exercer une forte pression sur le système ? Eh bien ! Ce sera inéluctablement la modification de la règle du jeu qui risque d’ailleurs de faire appel aux poudres et aux feux. Et ce sera regrettable.
Idriss DAGNOGO